Les maux de tête : tout un casse-tête !

 

Pratiquement tout le monde a déjà eu un mal de tête au moins une fois dans sa vie. Il y aurait approximativement 47% de la population qui souffre actuellement d’une forme quelconque de mal de tête, aussi appelé céphalée. Parfois seule ou parfois accompagnée de douleurs à la suite d’un accident de la route ou d’un traumatisme lors d’une pratique sportive, les céphalées peuvent avoir un grand impact sur le quotidien. De plus, certaines personnes normalisent leurs migraines et vont tenter d’apprendre à vivre avec celles-ci. Cependant, il existe des solutions !

Selon l’International Headache Society, il existe plus de 200 différents types de céphalées… Cela peut rapidement devenir complexe et nous causer un mal de tête ! Pour vous y retrouver, cet article abordera les 3 principaux types que l’on retrouve dans la population générale, soit la céphalée cervicogénique, la céphalée de tension ainsi que la migraine.

Céphalée cervicogénique

Cervicogénique… Un mot pouvant sembler complexe, mais qui signifie simplement que le mal de tête origine plus souvent qu’autrement de la région du cou. Par exemple, il pourrait être causé par une raideur articulaire ou l’irritation d’un nerf cervical. La douleur est généralement d’un seul côté du crâne et d’intensité légère à modérée. Elle est souvent accompagnée d’une douleur au cou et parfois d’un inconfort au bras se situant du même côté que le mal de tête. Les épisodes peuvent avoir une durée variable, oscillant habituellement entre 30 minutes et 7 jours. Cependant, lorsque la condition dure depuis longtemps, il peut y avoir une douleur à intensité variable sur un fond de douleur continu.

Céphalée de tension

Dans ce type de céphalée, la douleur au crâne est localisée bilatéralement, c’est-à-dire des 2 côtés de la tête. On peut la décrire comme un effet de pression ou de serrement non-pulsatile. Elle est généralement d’intensité légère à modérée et n’est pas aggravée par les activités physiques de routine. Les épisodes sont également d’une durée variable, oscillant eux aussi entre 30 minutes et 7 jours. Il n’y a pas de nausée ou vomissement associés à ce type de maux de tête. Ce dernier est principalement causé par un désordre des tissus myofasciaux péricrâniens (muscles et fascias près du crâne), notamment des tensions musculaires qui entretiennent les douleurs au niveau de la tête. De plus, le cerveau peut jouer des tours et contribuer à l’exacerbation de ces douleurs via une trop grande excitabilité du système nerveux. Certains facteurs de risque peuvent aussi être en cause tels que l’alimentation irrégulière, la consommation de caféine, la déshydratation, les problèmes de sommeil, le manque d’activité physique, le stress, les variations hormonales chez la femme, etc.

Migraine

Cette condition très fréquente est considérée comme un trouble neurologique comprenant des maux de tête sévères, habituellement d’un seul côté du crâne, souvent accompagné de nausées, vomissements, photophobie (intolérance à la lumière) et phonophobie (intolérance aux bruits). Elle se caractérise par la présence de crises, généralement d’une durée de 4 à 72 heures si non traitées. Ce type de céphalée se décrit comme étant pulsatile, comme si on ressentait le battement du cœur dans la tête. Elle est d’une intensité modérée à sévère et est aggravée par les activités physiques routinières telles que marcher ou monter les escaliers. Il existe plusieurs sortes de migraines et donc, une panoplie de symptômes associés. Selon le type, la personne pourrait également souffrir de vertiges, de troubles de la vision, de troubles d’équilibre, de faiblesse musculaire temporaire (hémiplégie), de difficulté de langage, etc. L’origine de ce type de céphalée provient d’un problème au niveau des systèmes neurologique (nerfs) et vasculaire (vaisseaux sanguins) dans le cerveau. La migraine est souvent associée à un élément déclencheur tel que la consommation de chocolat ou de vin rouge, le cycle hormonal ou une odeur particulière pour n’en nommer que quelques-uns.

Comme vous pouvez le constater, les céphalées ne sont pas simples à diagnostiquer. Leur caractère peut évoluer au fil du temps et plusieurs types peuvent coexister en même temps… Cela devient un vrai casse-tête ! Nos professionnels en physiothérapie sont formés pour bien évaluer les causes probables de vos maux de tête et ainsi vous accompagner avec des traitements, des conseils et des exercices spécifiques et personnalisés dans le but de bien comprendre votre situation et de réduire l’intensité et la fréquence des douleurs. Tout ça afin d’améliorer votre qualité de vie !

N’hésitez pas à nous contacter pour prendre rendez-vous.

Article rédigé par Samuel Dallaire, Physiothérapeute, ISO-Santé Réadaptation

Référence : Rousseau, E. (2020), Évaluation et traitement en physiothérapie des principaux types de céphalées, Programme de formation continue, Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec.

Maux de tête: Et si le coupable était votre cou?

LE SAVIEZ-VOUS?

Des tensions dans les muscles du cou peuvent être responsables de maux de tête, de douleurs et d’engourdissements dans les bras et même de certains étourdissements. Les personnes qui travaillent avec une mauvaise posture au cou (eh oui, encore la posture !) risquent de développer des points de tension dans leurs muscles sous-occipitaux. Ce sont de petits muscles derrière la tête, dans le haut du cou.

Prévention

Maintenir une bonne posture : évitez surtout l’enroulement des épaules et la protraction de la tête (tête vers l’avant).
Astuce : chaque fois que vous changez de page à l’ordinateur, pensez à adopter une bonne posture en faisant comme si vous vouliez être le plus grand possible.

Prendre des pauses : qu’il s’agisse ou non d’une véritable pause de travail, il est préférable pour le corps de changer régulièrement de position, plutôt que de maintenir une position statique. Astuce : Vous pouvez varier vos positions par exemple en travaillant debout à l’ordinateur en le plaçant sur un comptoir. Une autre possibilité serait de vous lever pour aller porter des documents, etc.

Exercices


1. Renforcement des courts fléchisseurs du cou
Assoyez-vous dos à un mur. Vous pouvez placez une main sur le devant du cou juste au-dessus des clavicules afin de vérifier qu’il n’y ait pas de contraction des muscles superficiels. Fléchissez seulement la tête en gardant le cou immobile comme si vous faisiez un petit « oui. » Allez aussi loin que possible sans contracter les muscles superficiels sous les doigts. Maintenez 10 secondes puis retournez à la position de départ. Répétez 10 fois.

2. Étirement sous-occipitaux / auto-traction
Assis, joignez les mains derrière la tête. Tirer votre tête vers le haut en faisant encore le mouvement de petit oui. Les muscles de votre cou devraient être le plus détendus possible.

3. Auto-massage
Joignez 2 balles de tennis avec du ruban adhésif. Placez-les à la base de votre tête et placer une petite serviette roulée au niveau de votre cou pour les empêcher de rouler. Rester ainsi 30 secondes à 2 minutes et répétez 2 fois.

Les douleurs cervicales et les maux de tête peuvent avoir de nombreuses causes. Si ces exercices n’améliorent pas votre situation, consultez l’un de vos professionnels de la santé.

Cet article a été écrit par : Laurence Théorêt, Physiothérapeute chez ISO-Santé

Sources:
• Les exercices présentés ci-haut sont tirés du site physiotec.ca
• Goodman, C., Snyder, T. E. K. (2013). Differential Diagnosis for physical therapists: Screening for Referral. 5th edition. Elseviers Sauders, Missouri.
• Espi-Lopez GV, Arnal-Gomez A, Arbos-Berenguer T, Gonzalez AAL, Vicente-Herrero T. (2014). Effectiveness of physical therapy in patients with tension-type headache: literature review. Journal of the Japanese Physical Therapy Association 2014;17(1):31-38
• Racicki, S., Gerwin, S., DiClaudio, S., Reinmann, S., Donaldson, M. (2013). Conservative physical therapy management for the treatment of cervicogenic headache: a systematic review. J Man Manip Ther. 2013 May; 21(2): 113–124.